La déportation dans le Pas-de-Calais

Le Pas-de-Calais, largement industriel et bénéficiant d’une situation stratégique, dépend dès 1940 et jusqu’en 1944 du Militärbefehlshaber in Belgium. Coupé du reste du territoire français, il connaît un régime d’exception, doit accepter une exploitation économique pesante et subit une occupation extrêmement brutale. Il demeure une zone de guerre tout au long du conflit et la répression y est plus féroce et systématique que partout ailleurs. Le Nord et le Pas-de-Calais sont placés dans la "zone interdite" où sont positionnées près de la moitié des troupes d’occupation.

Les persécutions touchent principalement les résistants, les militants communistes, les hommes et les femmes engagés, les francs-maçons et les juifs. Si tous constituent des ennemis pour l’occupant et représentent "l’anti-France" pour le régime de Vichy, certains sont pourchassés pour leur engagement, les autres pour leur naissance.

On compte au total 3 020 déportés (dont 1 648 non rentrés) dans le Pas-de-Calais. Ces chiffres englobent les déportés raciaux, les otages, les déportés pour des motifs politiques (communistes pour la plupart) et les résistants proprement dits.