13 juin 1889 : naissance de Germaine Acremant

L'œuvre littéraire de Germaine Acremant a véritablement marqué le public français de l’entre-deux-guerres. Fille du docteur Édouard Poulain, elle est née à Saint-Omer, rue de Valbelle, le 13 juin 1889 ; elle a contribué à faire connaître le Pas-de-Calais à travers ses romans, dont un grand nombre se passe dans le nord de la France, de Saint-Omer à Étaples, des collines de l’Artois aux plages du Touquet.

Ces dames aux chapeaux verts

Mariée en octobre 1911 avec son cousin arrageois Albert Acremant (1882-1942), docteur en droit devenu journaliste parisien à L’Excelsior et auteur de comédies, Germaine Acremant compose son premier roman au cours de la Grande Guerre, alors qu’elle est réfugiée dans sa maison familiale de Saint-Omer.

D’abord intitulé Quatre vieux cœurs, Ces dames aux chapeaux verts reçoit en 1921 le prix Nelly Lieutier, décerné à un écrivain féminin par la Société des gens de lettres, et est édité l’année suivante par Plon-Nourrit. Satire de la vie provinciale, il connaît un fantastique succès en France et Outre-Atlantique. Il est traduit en 25 langues, n'en finit pas d'être réédité (plus de 1,5 millions d’exemplaires vendus) et a été adapté au théâtre par Germaine et Albert Acremant (1929), puis trois fois au cinéma (1929, 1937 et 1949, respectivement sous la direction d’André Berthomieu, Maurice Cloche et Fernand Rivers). Germaine Acremant demande à son fils Jacques, artiste peintre, d’en illustrer une édition de luxe en 1951 ; elle publie enfin la suite de ce best-seller en 1970 sous le titre Chapeaux gris… chapeaux verts.

"La dame de Saint-Omer"

La "dame de Saint-Omer" fait dès lors paraître un nouveau roman presque chaque année jusqu’en 1940, tels La Hutte d’acajou (dans L’Illustration en juin-juillet 1924) qui prend pour personnages les maraîchers de Clairmarais, ou Les Ailes d’argent, associant

les ailes des moulins du Nord aux ailes des avions de tourisme
 (1933). Elle en adapte plusieurs pour le théâtre avec son mari, tandis que La Sarrasine (1926) devient Le tourbillon de Paris, un film de Julien Duvivier (1928).

Gai ! Marions-nous ! lui vaut le Prix national de littérature en 1927 et La Route mouvante le prix Montyon en 1940. Ses romans livrent aux lecteurs les derniers éclats de la Belle Époque dans le Paris de la presse et du théâtre que son mari lui a fait découvrir. Son "essai", Flandre et Artois (1937) comme ses souvenirs, Hier que j'aimais (1980), témoignent de son attachement profond à sa ville et à sa région natales, à ses paysages (

rien ne borne la vue, sauf l’horizon
) comme à son climat :

Quoi de plus délicieux pour une petite fille du Nord que de recevoir une averse torrentielle sur un large parapluie, dont il faut tenir le manche à deux mains. [...] Quelle fierté de pouvoir se dire : "Il y a un déchaînement de forces et j'en suis.

 
Flandre et Artois, op. cit., p. 8

Germaine Acremant écrit sans discontinuer, jusqu'à Le Monsieur de Saint Josse qu'elle publie chez Plon en 1983, à l’âge de 94 ans. Elle meurt à Neuilly-sur-Seine, le 24 août 1986.

  • Le 12 juin 2020 à 00h
Photographie noir et blanc de Germaine Acremant de profil.

Germaine Acremant, s.d. Archives départementales du Pas-de-Calais, 1 J non coté.

Bibliographie

J.-Y. VINCENT, Germaine Acremant, une dame au chapeau vert, Balade en Pas-de-Calais. Sur les pas des écrivains, s.l., 2006, p. 227-237.