17 octobre 1729 : naissance de Pierre-Alexandre Monsigny

Parti de rien, Pierre-Alexandre Monsigny est passé à la postérité grâce à ses compositions musicales. Considéré comme pionnier de l'opéra-comique dramatique, ses œuvres sont saluées par le Tout-Paris et reprises jusqu'en 1911. 

Des débuts modestes

Pierre-Alexandre Monsigny est né à Fauquembergues le 17 octobre 1729. Le 7 février suivant, il est légitimé par le mariage de ses parents, Nicolas, veuf et père d’une petite fille de deux ans, et Marie-Antoinette Dufresne.

Les revenus de la famille sont modestes et, très tôt, Pierre-Alexandre doit travailler. Petit, il garde les troupeaux, mais les travaux des champs n’intéressent pas cet enfant intelligent et vif. Son père décide en conséquence de l’envoyer au collège des Jésuites de Saint-Omer. Élève brillant, Pierre-Alexandre Monsigny y est initié au solfège, se passionne pour la musique et apprend le violon.
Devenu adolescent, il rêve d’une carrière de musicien.

Musicien rêvant d'une carrière à Paris

En 1749, malgré les réticences familiales, il part pour Paris, à pied, avec son violon pour seul bagage. Deux ans plus tard, il est nommé comptable par le receveur général du Clergé de France.

Mais Paris lui offre surtout la possibilité d’assister aux spectacles de l’Opéra et de poursuivre son apprentissage de la musique. Attiré par l’univers musical de la Comédie italienne et de la Foire Saint-Germain, il compose, en 1759, un opéra-comique, Les Aveux indiscrets, qui remporte un certain succès. D’autres compositions suivent et Monsigny s’impose peu à peu. Imprégné des idées des Lumières, le librettiste Michel-Jean Sedaine, qui admire ses partitions, lui propose dès 1761 sa collaboration : leurs œuvres conjointes, innovantes, rencontrent un accueil de plus en plus chaleureux du public.

Le 8 mars 1764, a lieu la première de Rose et Colas, comédie en un acte, prose et musique qui est célébrée par la critique. Le duc d’Orléans, passionné de théâtre et de musique, s’attache les services de Monsigny comme maître d’hôtel chargé d’organiser ses soirées théâtrales (1768). L'originalité de Monsigny apparaît surtout dans ses œuvres à caractère sentimental : Le Roi et le Fermier (1762), Le Déserteur (1769), La Belle Arsène (1773), Félix ou l'Enfant trouvé (1777), tous sur des textes de Sedaine.

Il est le pionnier de l’opéra-comique dramatique et ses œuvres ne cessent d’être reprises. Le Déserteur est ainsi joué plus de 700 fois et figure à l’affiche de l’Opéra-Comique jusqu’en 1911.

Reconnaissance de ses pairs

Pourtant, Monsigny abandonne la composition à quarante-huit ans, après Félix (1777), sans doute en raison d'une cécité croissante. Il devient, en 1785, administrateur des domaines et inspecteur des canaux d'Orléans. La Révolution plonge le musicien et sa famille dans la misère, en dépit des fréquentes reprises de ses œuvres et de leur grande diffusion à l'étranger, au point que les sociétaires de l’Opéra-Comique décident de lui verser une rente de 2 400 livres afin de lui prouver leur reconnaissance.

Monsigny retrouve toutefois peu à peu sa notoriété : il devient inspecteur de l’enseignement au Conservatoire de musique de Paris, est fait chevalier de la Légion d’honneur en 1804 et prend la succession du compositeur André Grétry à l’Académie des beaux-arts en 1813.

Affligé d’une cécité totale, il s’éteint à Paris le 14 janvier 1817. De nombreux hommages lui sont rendus : son buste, sculpté par Joseph Alexandre Walcher, orne la façade de l’Opéra Garnier et une rue de la capitale porte son nom. C’est dans cette rue qu’en 1855, Jacques Offenbach inaugure les Bouffes parisiens.

Premières portées d'une partition pour piano. On lit au-dessus "Le Déserteur. Opéra comique en 3 actes et 4 tableaux. Poème de Sedaine. Version de Paul Bérel. Musique de Monsigny. Ouverture. Allegretto sostenuto".

Le Déserteur. Opéra comique en trois actes et quatre tableaux, poème de Michel-Jean Sedaine, musique de Pierre-Alexandre Monsigny, version de Paul de Choudens dit Paul Bérel, Paris, sans date. Archives départementales du Pas-de-Calais, BHC 3125.

  • Le 16 octobre 2020 à 00h
Portrait en médaillon noir et blanc de Pierre Monsigny de profil. Il porte une perruque et un pardessus sur lequel est épinglée la croix de la légion d'honneur. En dessous de ce portrait, on lit "Monsigny. Se vend chez Quenedoy rue neuve des Petits Champs n° 15 à Paris".

Edme QUENEDEY (1756-1830), Monsigny, gravure sur cuivre dessinée au physionotrace, Paris, Quenedey, 1809. Archives départementales du Pas-de-Calais, 4 J 475/93.

Bibliographie

  • P. DRUILHE, Monsigny. Sa vie, son œuvre, Paris, 1955, 125 p. Archives départementales du Pas-de-Calais, BHA 1881 
  • D. GHESQUIERE, Pierre-Alexandre Monsigny (1729-1817). Un des pères de l’opéra-comique français, Boulogne-sur-Mer, 64 p. Archives départementales du Pas-de-Calais, BHB 7162