9 novembre 1861 : naissance d'Henri Béharelle, maire de Nœux-les-Mines

Dans le Pas-de-Calais, quelques hommes issus du monde agricole incarnent une nouvelle génération d’élus au début du vingtième siècle. Ils travaillent pour la plupart au niveau local en tant que maire ou au sein du Conseil général, d’autres mènent une belle carrière au niveau national en tant que député, sénateur voir même ministre.
Henri Béharelle illustre bien cette génération de politiques.

Un cultivateur aux ambitions politiques

Document texte sur lequel on lit : « Commune de Noeux-les-Mines. Élections municipales du 1er mai 1904. Chers concitoyens, Dimanche prochain, vous êtes appelés, comme les électeurs de toutes les communes de France, à nommer vos conseillers municipaux. Je me présente de nouveau à vos suffrages avec le Conseil sortant tout entier, auquel nous avons adjoint quelques noms pour remplacer nos malheureux amis décédés : Messieurs Bonnel, Obry et Tournier, et M. Brasme qui a quitté la commune. Vous me connaissez assez pour savoir que je veux avant tout le bien des ouvriers : comme député, j’ai voté le million des vieux mineurs, et toutes les lois comportant l’amélioration du sort des ouvriers. Je suis toujours à la disposition de ceux qui ont besoin de mes services, et toujours prêt à leur être utile. Comme maire de Noeux-les-Mines, bien secondé par M. Laurent, mon adjoint et mon ami, et toujours soutenu par le Conseil municipal tout entier, nous avons travaillé d’un commun accord, au bien de la commune. Nous avons la conviction d’avoir rempli notre mandat avec modestie, comme avec sagesse, pour les intérêts qui nous étaient confiés, et nous espérons avoir mérité votre confiance. Je compte sur vous dimanche prochain pour renouveler notre mandat. Veuillez agréer, Chers Concitoyens, l’assurance de mes meilleurs sentiments. H. Béharelle ».

Tract de campagne électorale d'Henri Béharelle, mai 1904. Archives départementales du Pas-de-Calais, M 893/1.

Né à Noeux-les-Mines le 9 novembre 1861, il est issu d'une famille de cultivateurs. Propriétaire foncier, cultivateur et éleveur, Henri Béharelle est un homme qui s’est toujours préoccupé des intérêts et des progrès de l'agriculture. Nul ne s’étonne qu’ il devienne vice-président du comice agricole de Béthune et fasse partie du jury de concours agricoles régionaux et nationaux.

C'est en 1892 qu'il devient maire de Noeux-les-Mines, puis conseiller d'arrondissement du Pas-de-Calais en 1898 avant de briguer en 1902 le poste de député de la quatrième circonscription de Béthune. Il est élu le 11 mai 1902 par 9 576 voix contre 7 819 pour le candidat socialiste Henri Cadot. Henri Béharelle est regardé comme un électron libre mais son programme et ses votes le rapprocheront néanmoins du parti progressiste.

Inscrit au groupe des sucriers, il sera membre de diverses commissions et présentera plusieurs rapports sur des élections. Il s'abstint volontairement lors du scrutin sur la légalité des décrets décidant de fermer les écoles congréganistes insoumises à la loi de 1901. Il ne se représenta pas aux élections générales de 1906.

Un maire bâtisseur

Henri Béharelle, surnommé le Ch'ti Bailli, fut un maire bâtisseur. La ville de Noeux-les-Mines lui doit la construction d’une nouvelle mairie, l’abattoir, les écoles de la rue d’Hingettes , l’école des filles de la rue de l’Egalité et l’école des garçons de la rue de Sailly.

Il fit également réaliser un réseau d’égouts qui permit d'enrayer les inondations constantes de certains quartiers. Certaines de ces réalisations sont toujours visibles aujourd’hui.
À titre privé, il fit construire une immense bâtisse encore présente de nos jours dans la rue Jean-Jaurès : elle accueille actuellement la résidence pour personnes âgées "Les Marronniers".

Henri Béharelle s'est éteint le 9 janvier 1916 sans achever son dernier mandat de maire. Son aura est telle que le conseil municipal décidera de lui dédier le nom d'une rue le 25 mars 1917.

Nous apprenons la mort de M. Henri Béharelle, maire, ancien député, décédé dans sa 55e année.
M. Béharelle, qui était malade depuis quelques temps déjà, s’est éteint sans souffrance, dimanche dernier.
C’est une figure des plus sympathiques et des plus estimées qui disparaît.
Ce brave et honnête homme n’avait pas d’ennemis, dit le Petit Béthunois.
Ses funérailles ont eu lieu, mercredi dernier, au milieu d’une nombreuse assistance.
Nous prions Madame Béharelle et ses enfants d’agréer nos affectueuses condoléances.

L’Indépendant du Pas-de-Calais, lundi 17 janvier 1916. Archives départementales du Pas-de-Calais, PG 229/32.

  • Le 8 novembre 2020 à 00h