Historique

Que sont les archives ?

Les archives départementales apparaissent sous la Révolution (décret du 7 messidor an II, 25 juin 1794) : elles se voient attribuer :

  • les archives de l'administration départementale,
  • les papiers des intendances, des juridictions supprimées de l'Ancien Régime et
  • les archives concernant les biens nationaux (ecclésiastiques et émigrés).

Les lois de 1979 puis de 2008 et leurs décrets d'application réaffirment ces principes : les archives départementales collectent, classent, conservent et communiquent les archives de l'administration départementale, des services déconcentrés de l'État et des organismes de droit privé avec mission de service public ayant leur siège dans le département, ainsi que les minutes et les répertoires des notaires (officiers ministériels)

Elles peuvent recevoir, en don, dépôt ou legs, les archives de personnes privées, d'associations ou d'entreprises ; enfin, les communes doivent (si elles ont moins de 2 000 habitants) ou peuvent (si elles ont plus de 2 000 habitants) y déposer leurs archives de plus de 100 ans (loi de 1970 et code général des collectivités territoriales).

Les archives départementales du Pas-de-Calais

Les archives départementales du Pas-de-Calais sont réparties sur deux sites : les centres Mahaut-d'Artois et Georges-Besnier. Le centre Georges-Besnier constitue le dépôt annexe, mais il est en fait le dépôt originel.

Le centre Georges-Besnier

Photographie couleur du centre Georges-Besnier.

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Le centre Georges-Besnier a été baptisé du nom de Georges Besnier (1879-1961) qui fut archiviste départemental de l'Eure et du Calvados. Mobilisé pendant la Première Guerre mondiale, il succéda à son ami Pierre Flament, tué sur le front, à la tête des archives départementales du Pas-de-Calais en 1919.

Il y resta jusqu'en 1942, puis de 1946 à 1949. Il fut également membre de l'académie d'Arras et de la commission départementale des monuments historiques du Pas-de-Calais et devint l'un des meilleurs spécialistes de l'Artois. S'il ne fut pas un archiviste génial, c'est qu'il occupa d'autres fonctions administratives :

  • chef du service départemental d'apurement des comptes de guerre des communes envahies (1924-1931)
  • chef de la quatrième division (assistance et hygiène publique) de la préfecture de 1929 à 1930
  • secrétaire général de la mairie d'Arras en 1940

Arrêté par les allemands en 1943 et détenu à la prison de Loos, il fut ensuite un membre influent du comité local de libération d'Arras. Catholique social militant, il adhéra au Mouvement radical populaire et fut élu conseiller municipal d'Arras en 1947, puis en 1959.

Pour en savoir plus sur Georges Besnier, lire sa biographie dans l'article 6 septembre 1879 : naissance de Georges Besnier, archiviste du Pas-de-Calais de 1919 à 1951

Surtout, il fit construire le dépôt d'Arras : en 1915, les archives qui se trouvaient au premier étage du palais Saint-Vaast furent détruites dans un bombardement. On perdit la plus grande partie des notaires d'Arras et des archives des juridictions d'Ancien Régime ainsi que le début de plusieurs séries modernes.

Pour en savoir plus sur la destruction du palais Saint-Vaast et la destruction des archives, consulter le portail Les archives dans la Grande Guerre

En 1921, considérant que la reconstruction du palais Saint-Vaast allait prendre trop de temps, qu'il faudrait de toute façon payer un loyer à la ville, propriétaire du bâtiment, et que les archives administratives resteraient relativement éloignées de la préfecture, Georges Besnier préconisa la construction d'un nouveau bâtiment rue Baudimont ou place de la préfecture.

Après divers projets, dans lesquels intervinrent l'architecte départemental Paul Decaux et l'inspecteur général des archives et des bibliothèques Alexandre Vidier, le bâtiment fut construit pendant l'hiver 1924 au 12, place de la préfecture. Relativement novateur pour l'époque (il inspira d'autres départements), il présentait cependant certaines carences : on avait économisé sur le chauffage et l'électricité, le bureau de l'archiviste, divisé en deux pièces du rez-de-chaussée, se trouvait à l'extrémité du bâtiment et avait en plus été surbaissé, ce qui imposait des allées et venues et davantage de manutention, et surtout le nombre de rayonnages et bientôt la capacité de stockage n'étaient pas suffisants.

Pour en savoir plus sur la construction du nouveau dépôt d'archives, lire l'article 1er juillet 1925 : ouverture du dépôt d'archives d'Arras (centre Georges-Besnier)

Aussi fit-on édifier, dans les années 1970, la tour de Dainville. Le dépôt d'Arras fut heureusement conservé et sa position centrale, ainsi que sa proximité des administrations départementales et préfectorales sont aujourd'hui autant d'atouts.

Partage des collections

Il a fallu alors procéder aux partages des collections entre les deux services : on a maintenu à Arras les archives administratives postérieures à 1940 ainsi qu'une partie de la bibliothèque administrative et de la presse périodique locale.

En 1999, on a aménagé, au rez-de-chaussée du bâtiment, une nouvelle salle de lecture, équipée d'une trentaine de lecteurs de microfilms, pour une dizaine de places de consultation d'archives papier. L'ancienne salle de lecture, qui se trouvait au premier étage, a été reconvertie en espaces de bureaux.

Le centre Mahaut-d'Artois

Photographie couleur du centre Mahaut d'Artois.

Construit en 1972-1974 sur les plans de l'architecte Francis Lemaire, le centre Mahaut-d'Artois est situé sur le territoire de la commune de Dainville. Il occupe aujourd'hui près de 28 kilomètres linéaires d'archives. Équipé d'une salle de lecture de 40 places, il est possible d'y consulter les fonds antérieurs à la Révolution, les fonds révolutionnaires et modernes, les minutes notariales, les archives des juridictions, le cadastre, les fonds privés et iconographiques.

À noter qu'à la suite du bombardement en 1915 du palais Saint-Vaast, où étaient installées les archives départementales, une bonne partie des fonds anciens et du début du XIXe siècle a disparu.